Expé en Laponie – Les préparatifs
Un mois avant le départ en Laponie, notre joyeuse bande d’ahuris a joué les apprentis cuisiniers aventuriers. Durant plusieurs jours nous avons concocté des fameux petits plats déshydratés* principalement à base de couscous. Heureusement, pas d’intolérants au gluten parmi nous. Mais le must que l’on aura cuisiné et qui aura ravi nos papilles durant ce voyage, ce sont les Beefs Jerky’s. Pour ce faire nous avons utilisé un déshydrateur et avons mis notre semoule saucée dans des sachets hermétiques sous vide.
Le menu de notre expé en Laponie
- matin: porridge raisin, chocolat, nature (beurk…), miel.
- midi: 20g de Beef Jerky’s maison, une tranche de pain de seigle et une tranche de fromage.
- soir: chips écrasés ( pour rentrer facilement dans le sac), semoule au chili ou au poivre vert ou à la Bolognaise et en dessert, un morceau de chocolat (avec un maximum de sucre de préférence.
Voici un de nos menu type:
Comme complément à ceci nous avons prévu une barre de céréale par personne et par jour, un studentmix par jour et pour le groupe. Nous avions également quelques sachets de Pinda’s cacahuète en extra.
*la différence entre la déshydratation et la lyophilisation réside dans le processus qui enlève l’eau des aliments. Lors de la déshydratation, l’eau est retirée par l’action d’un air chaud tandis que lors de la lyophilisation l’eau est retirée en plaçant les aliments sous vide dans un environnement très froid. Ainsi lors de la congélation les particules d’eau s’échappent sous forme gazeuse conservant mieux les vitamines et autres propriétés des aliments.
Un sac un peu lourd…
Nous voilà déjà à la veille de notre départ en Laponie, le 9 septembre. Ce jour là, notre objectif est de répartir le matériel dans nos sacs. Nous avons près de 36 kg de nourriture, 2 tentes de 3 personnes et du petit matériel tel que cordes de secours, sac de gonflage,… à se départager.
On se rend vite compte que notre sac sera d’une part presque uniquement rempli de notre nourriture et de notre matériel de raft et d’autre part qu’il allait avoisiner les 25 kg.
Premiers jours de randonnée dans la Laponie sauvage
Le 10 septembre, c’est le grand jour! Départ de Zaventem, première correspondance à Stockholm d’où nous attend un second vol pour Kiruna, enfin de là nous devons prendre un train vers Abisko. Quand tout se passe comme prévu, c’est trop facile. En effet, notre premier vol ayant eu du retard, nous avons raté notre correspondance à Stockholm. L’excellent service client de SAS nous a donc payé une nuit au Clarion, charmant hôtel se situant en plein coeur de l’aéroport de Stockholm. On en retiendra notre petit déjeuner du 11 au matin qui deviendra notre principal sujet de conversation durant toute notre expé. Parce que oui le couscous c’est bon, mais le petit déjeuner buffet à volonté du clarion c’est mieux! D’ailleurs, des sacs Grab & Go étaient disponible ce qui nous a permis de faire des réserves de fruits, biscuits et autres cake pour le premier jour. Un réel délice pour nos papilles!
JOUR 1 – Direction la Laponie!
Le 11 septembre nous pouvons enfin prendre notre vol vers Kiruna et ensuite notre bus vers Abisko. En attendant le bus, nous trouvons une bonbonne de gaz pleine suivi d’un petit mot de trekkeurs italiens qui nous souhaitent un bon trek, merci à eux! Après 2 heures de bus nous arrivons enfin au départ du Kungsleden vers 15h30. Nous marchons à travers une forêt de bouleau couleur or longeant des gorges dans laquelle coule une eau cristalline. Malgré l’heure déjà bien avancée, nous devons faire minimum 16 km de marche pour planter notre tente hors de la réserve naturelle d’Abisko où il est interdit de camper. A ce moment là, nous ne le savons pas encore mais la prochaine fois que nous aurons du réseau téléphone sera dans 9 jours. Bienvenue en Laponie!
Après 16,1 km, nous décidons de monter le camp, faisons un feu et après avoir mangé un délicieux couscous poivre, on commence notre petit moment de rigolade auprès du feu en jouant de la flûte ou de l’harmonica tout en veillant à aller se coucher tôt.
JOUR 2 – Le premier col
Après une douce nuit dans cette belle forêt de bouleau, nous avons découvert que nos tentes ont une capacité d’accumulation de l’humidité vraiment exceptionnelle, ce qui nous permet d’avoir une petite pluie de chaque côté de la tente intérieure, un délice lorsqu’il gèle dehors. Après cet agréable réveil, nous profitons des premiers rayons du soleil pour se réchauffer, démonter le camp et commencer à marcher. L’objectif du jour est d’arriver aux alentours de la cabane Tjaktja 24 km plus loin.
Nous avons décidé la veille de marcher 1h avant de déjeuner question de manger au soleil et de pouvoir se ravitailler en eau pour notre fabuleux porridge maison (A l’eau bien entendu et sans sucre, sinon c’est trop facile). C’est un système que nous garderons durant les 4 jours sur le Kungsleden.
Nous attaquons directement par le premier col du parcours qui est certe modeste en dénivelé (300D+), mais qui avec des sacs de 25 kg et des jambes encore engourdies se fait bien sentir. Au fur et à mesure que nous montons et avançons le paysage change, les arbres se raréfient pour laisser place à des bosquets ras et de l’herbe aux endroits marécageux.
La beauté de la Laponie
Les couleurs de Laponie sont toujours aussi folles! Du rouge, du doré, du jaune… Le soleil est bien présent pour cette journée ce qui rend la vue encore plus belle avec les reflets du soleil sur les lacs que nous croisons. Le long de ce lac, nous dégustons notre premier midi en mode trek, 20 grammes de viande de boeuf séché (les goûts varient en fonction des jours: Poivre, sel, herbes de Provence, beef jerky,…) un petit morceau de fromage et une fine tranche de pain de seigle. Un repas qui nous laisse sur notre faim mais qui fait quand même plaisir, l’estomac s’y habituera! Arrivé près de la cabane visée, nous trouvons un bon endroit pour poser le camp au bord de l’eau! Max en profite pour tenter une première fois de pêcher. La vue est incroyable une fois de plus, le ciel encore clément même s’il s’est fort couvert durant l’après midi.
Malgré cette météo changeante en début de soirée, cette première journée entière loin de la civilisation était incroyable, les paysages de Laponie sont grandioses, la météo encore clémente et l’ambiance est au top!
JOUR 3 – Les premières pluies Laponne
La nuit a été fort pluvieuse mais pas venteuse, du coup nous avons tous passé une bonne nuit et on se dit qu’avec un peu de chance, assez d’eau est tombé du ciel pour qu’il en tombe pas trop durant la journée car une grosse journée de 27 km et un col nous attend.
Ce jour là, nous nous rendons compte à quel point les chemins en planches qui parcourent une partie du Kungsleden sont géniaux! Car en absence de planches, les chemins ne sont pas faciles pour les pieds avec énormément de pierres dans le sol qui se sont évidemment mis dans le sens le moins pratique pour marcher dessus et avec une espacement qui fait que la marche n’est absolument pas régulière. Avec des chemins comme ça, notre rythme diminue un peu et notre système qui consiste en: marcher 45min, faire une pause de 15min et puis continuer s’impose de plus en plus.
La météo de Laponie, changeante vous dites?
Le chemin vers le col à l’air de nous mener vers une météo moins menaçante et de nous éloigner du Mordor qui nous poursuit depuis la sortie de la tente. Cette quête de la Comté nous motive à continuer à avancer sans trop trainer question d’éviter de se faire doucher. Le fardeau de notre sac se fait sentir mais n’est pas trop lourd à porter.
On avale donc les kilomètres à coup de 45min de marche/15min de pause, 45 min de marche/ 15 min de pause… Nous arrivons au pied du col et commençons l’ascension qui est fort modeste en soi, mais avec des sacs de 25kg c’est une toute autre histoire. On arrive en haut complètement fourbus et on fait craquer une pause du midi bien méritée. Après 45 minutes de repos, on repart : il nous reste encore la moitié du chemin à parcourir avant la fin de l’étape.
On arrive alors à un point de vue offrant une vue imprenable sur la vallée de l’autre côté du col, celle dans laquelle on allait dormir le soir même. On en profite pour faire quelques photos du groupe et puis on se remet à marcher, marcher, marcher, marcher et….marcher. Ce paysage de Laponie est grandiose. Les couleurs sont magnifiques.
JOUR 4 – La découverte de paysages exceptionnels
Après 11 heures de sommeil, on se lève et on découvre un paysage encore plus magnifique que la veille : tous les sommets sont complètement enneigés. La neige est tombée environ 100m au dessus de notre bivouac. On attaque alors la dernière journée de trek. On quitte cette magnifique vallée et on bifurque direction Kaitumjaure, le point de départ de la rivière.
Après quelques kilomètres de marche, on rejoint une autre vallée au sein de laquelle coule un affluent de la Kaitum. Quelques gouttes de pluie commencent à tomber, mais la destination finale du trek approchant à grand pas, notre motivation reste au beau fixe. Nous quittons les paysages à la végétation rase aux tons rouges orangés pour retourner dans une forêt de bouleaux torturés par le vent et dorés comme au premier jour. L’ambiance est incroyable, on a l’impression de se retrouver au Japon. Je n’y ai jamais mis les pieds mais c’est comme ça que j’imagine ce pays.
Des belles rencontres au milieu de la nature de Laponie
Nous arrivons à Kaitumjaure. C’est à ce moment que nous sommes chaleureusement accueillis par Monika, la gardienne du refuge. Nous lui expliquons brièvement notre projet et nous lui demandons de nous indiquer le meilleur spot pour planter notre tente à proximité du lac afin de facilement se mettre à l’eau le lendemain. Elle nous explique que le niveau de l’eau est particulièrement bas cette année à cause de l’été très chaud que nous avons eu et nous indique le meilleur endroit pour poser notre tente. Elle nous invite également à boire une limonade chez elle une fois que nous serons installés.
Nous découvrons notre endroit de bivouac, une fois de plus, la vue est canon! Un petit renard pas peureux pour un sou vient nous dire bonjour. Nous nous rendons ensuite chez Monika pour profiter d’une bonne limonade. Arrivé là bas, un trekkeur intéressé par notre projet nous attend déjà pour entendre ce que nous allons faire. Monika est fascinée par notre projet. Son mari nous rejoins ensuite et nous continuons à discuter autour d’une bonne bière. C’était un réel plaisir de partager ce moment avec des suédois, un moment privilégié de partage. Monika nous demande l’heure à laquelle nous comptons partir demain afin de suivre notre progression à la jumelle. Avant de partir, elle nous offre des delicateballs.
Nous rentrons ensuite au camp. Au programme de ce soir: nouilles au curry suivi d’un cigare apporté par Quentin pour fêter la mise au repos de notre dos. Au dessert: delicateballs offerts par Monika.
Le packraft – Rencontre avec la Kaitum river
JOUR 5 – l’excitation du packraft en Laponie
Nous nous réveillons vers 7h00 du matin, préparons notre petit déjeuner et rangeons nos affaires. Aujourd’hui, premier jour de packraft. Ce changement d’activité nécessite de changer totalement nos routines et automatismes. Il faut aussi réorganiser son sac et se vêtir différemment. Tout cela nécessite du temps. Premier gonflage de packraft, Monika n’a pas pu résister à l’envie de voir notre départ, elle nous souhaite bonne chance et nous partons. Nous sommes tous surexcités, tellement surexcités que nous ne voyons pas que le vent a tourné en notre défaveur et que le mauvais temps arrive. Après 10minutes sur l’eau, le vent forci encore et nous fouette en pleine face. Des vagues commencent à se former sur la rivière Kaitum et nous avons beaucoup de difficulté à avancer. Nous devons lutter pour gagner chaque mètre. La Laponie nous souhaite la bienvenue.
Une journée difficile, pleines de leçons
Pour rajouter une dose de plaisir, il commence à pleuvoir, d’abord finement et ensuite de manière soutenue. Il pleut maintenant des cordes. Malgré nos vestes imperméables, il pleut si fort que l’humidité s’infiltre peu à peu. Nous essayons de faire une pause midi pour reprendre des forces mais on se rend vite compte que dans ces conditions, si on s’arrête plus de 2 minutes on va mourir de froid. On avale vite tous un Snickers 100% plaisir et nous voilà reparti. On jette un rapide coup d’œil sur le téléphone de Martin et on se rend compte qu’on a à peine fait 8 km… à ce moment là, le doute s’installe. La Laponie aura-t-elle raison de nous?
Jour de doute en Laponie
Nous sommes frigorifiés, il pleut des cordes et ce n’est pas prêt de s’arrêter, l’objectif du jour se trouve encore à plus de 17 km… Nous décidons de sortir les cartes de raft pour regarder s’il y a une cabane de pêcheur à proximité ou on pourrait s’arrêter. M’arrêter pendant ces quelques minutes pour sortir la carte de mon sac me frigorifie totalement. Je claque des dents de plus en plus fort. Je ne pense plus qu’à une seule chose, retourner dans mon raft et pagayer le plus vite possible pour me réchauffer. La laponie est une destination polaire, nous voilà prévenus.
On repère une cabane à 2 km. On décide d’y aller en espérant qu’elle sera ouverte. Arrivée là bas, nous nous abritons sous la barque de la cabane et nous commençons à monter les 2 tentes. Malheureusement, la cabane est fermée par un gros verrou, impossible de rentrer. C’est à ce moment là que nous entendons le bruit d’un hélicoptère. Celui-ci arrive droit sur nous. Martin fait le signe “NO” avec ses bras pour lui indiquer que nous n’avons pas besoin d’aide.
Est-ce Monica qui s’inquiète pour nous et qui nous envoie de l’aide? L’hélicoptère se pose et 4 chausseurs et leurs 2 chiens sortent de l’hélico. On se retrouve à débarquer avec eux leur 450kg de matos. Ils nous invitent gentiment à boire une bière dans la petite cabane faite pour 4. On se retrouve à 10 dans cette petite cabane à partager un chouette moment avec eux, même si a ce moment là nous aurions préféré un bon thé chaud. Après 2 heures passés à faire connaissance et à se réchauffer nous retournons dans nos tentes. Il pleut toujours aussi fort. Nous nous faisons rapidement à manger et essayons de nous endormir pour reprendre des forces.
Le drame inattendu
Durant la nuit, le vent commence à forcir. Plusieurs d’entre nous se réveillent au milieu de la nuit à cause de lui. Stan réveille sa tente pour aller mettre des pierres sur les rafts pour éviter qu’ils s’envolent. J’irai faire la même chose quelques minutes plus tard et j’arrive rassuré quand je vois que quelqu’un d’autre a eu la même idée que moi un peu avant. Quel soulagement de voir que nos rafts soient toujours là.
Leçon Laponne numéro 1
Première leçon, toujours lester les rafts avec des pierres ou bien dégonfler les rafts durant la nuit. Nous essayons tant bien que mal de nous rendormir. Vers 4h30 du matin, une rafale particulièrement violente vient casser un arceau de la tente MSR. L’arceau cassé vient alors déchiré la tente extérieure sur plus de 80cm. C’est la merde, Stan réveille l’autre tente, on démonte la tente tous en caleçons et engourdis par le froid, le vent et la pluie. Nous décidons de réveiller les chasseurs afin que les personnes qui dormaient dans la tente déchirée puissent s’abriter quelque part.
Les chasseurs accueillent les rescapés et leurs offrent un café. Ils nous demande aussi si nous avons un téléphone satellite ou un autre moyen de communication s’il arrive un autre problème durant notre voyage. Nous devons reconnaître que nous n’avons pas été très malin, nos gsm ne servent à rien en Laponie, aucune communication gsm ne passe. S’il arrive quelque chose à ce stade, nous avons minimum 1 à 2 jours de marche pour prévenir les secours qu’il est arrivé quelque chose…
JOUR 6 – Réagir en conséquence
Tout le monde a passé une mauvaise nuit. Impossible de dormir, chacun dans sa tête, doute et prépare différents scénarios pour la suite du voyage. Au matin, la pluie s’arrête enfin, on en profite pour sécher les tentes et réparer la MSR. Il y a une déchirure de près d’un mètre dans la tente extérieure. On la répare tant bien que mal avec du bon vieux power tape mais on sait pertinemment bien que le tape lâchera si il pleut beaucoup dessus. Or nous sommes en Laponie…
On répare aussi l’arceau brisé. Vient alors la discussion concernant la suite de l’expé. Sachant qu’en cas de forte pluie ou de grand vent, une des deux tentes est inutilisable, il nous restait à ce stade deux solutions possibles: La première est de faire demi tour pour ne plus devoir dormir sous tente .
Cela signifie qu’il faut retraverser le lac dans l’autre sens et ensuite marcher sur le Kungsleden jusqu’à Nikkaluakta. Même si cette idée était probablement la plus “safe”, on est vite tomber d’accord sur le fait que faire demi tour n’était pas absolument nécessaire étant donné la situation. On a donc décidé de suivre l’option numéro deux: continuer le projet de base et suivre la rivière Kaitum. Cela signifiait qu’on allait peut être devoir dormir dans des conditions difficiles pour l’une ou l’autre nuit si les conditions ne s’arrangeaient pas mais on a pris le risque en se disant qu’on trouverait bien une cabane d’ici Kaitum pour se réfugier. Il y’a en effet de nombreuses cabanes d’éleveur de rennes en Laponie.
Leçon Laponne numéro 2
Avec cette nuit, on s’est vite rendu compte qu’un GSM satellite aurait bien été utile vu notre isolement… La décision de continuer impliquait un deuxième choix que vous avons fait ensemble, s’il arrive quoi que ce soit à l’un d’entre nous, le seul moyen pour prévenir les secours est d’envoyer la moitié du groupe aller chercher des secours…
Après avoir levé le camp et remercié les chasseurs, nous sommes fin prêt à repartir, le vent était toujours fort mais avait tourné en notre faveur. Il allait enfin nous aider pour avancer sur le lac. La météo et ce vent plus favorable nous donne un bon coup dans le moral. Nous voilà reboosté. Cette journée là, on a appris à surfer avec un raft, le vent était si fort qu’il créait des vagues de parfois un mètre. Comme il soufflait de biais, il fallait continuellement ramer du côté droit. Bien que surfer sur le lac était plutôt amusant, tout le monde était un peu nerveux, les vagues pouvaient être impressionnantes et il ne fallait surtout pas tomber à l’eau. La température extérieure ne devait pas dépasser les 10°C et la température de l’eau les 5-7°C.
Premiers rapides sur la Kaitum river
Peu après, nous sommes sur le point de passer nos premiers rapides. Un classe II pour commencer suivi directement d’un classe I. Rien de très effrayant a part le niveau de l’eau qui est bien bas. Les rafts raclent bien les cailloux. On espère que ce ne sera pas le cas de tous les rapides…
En fin de journée le vent se calme et nous atteignons notre lieu de campement du soir: un petit village de cabanons de pêcheurs. En explorant les lieux ont ne croise personne, pas âme qui vive, tout était fermé. On réalise alors qu’on ne croisera plus personne avant un bon bout de temps.
Nous avons installé notre camp derrière un cabanon pour être protégé du vent et ne pas risquer de casser encore plus la tente, ce qu’on a quand même réussi à faire… En la montant, l’arceau cassé a de nouveau cédé, foutu tige de carbone, pas solide pour un clou ! De nouveau le power tape nous a sauvé la vie.
Le ciel se dégage et nous pouvons admirer un magnifique coucher soleil.
JOUR 7 – Une météo inattendue pour la Laponie
Nous nous réveillons sous un temps magnifique. A peine le temps de faire notre sac et de défaire nos tentes que le temps change et les nuages montrent le bout de leur nez. Encore une Laponerie!
Nous nous mettons à l’eau. La première partie de la journée consiste en la traversée d’un lac de 8 km. Nous nous arrêtons dans un fishcamp à midi. Nous espérons trouver des gens là-bas pour avoir un update météo et les conditions de la rivière. Arrivé là-bas, on a vite remarqué qu’à part des reindeer, il n’y avait plus personne ici. La saison de la pêche semble bel et bien finie. Quelle sensation étrange de manger dans un petit village “abandonné”.
Nous nous remettons à l’eau et sentons enfin la courant s’accélérer. Quelle joie d’avancer à 2-3km/h sans faire le moindre effort! Nous nous arrêtons à nouveau près d’une cabane de pêcheur, à son tour hyper cadenassée. Ce n’est pas pour aujourd’hui qu’on pourra se faire un sauna. Max part à la pêche, sans succès malheureusement.
On installe notre camp et profitons d’une belle soirée autour du feu sans pluie. On examine attentivement la carte pour anticiper la parcours de demain. Au programme, beaucoup de rapides dont quelques zones sérieuses. Un classe VI et V au rendez-vous. Le vent s’est tu, la nuit sera calme. Nous pouvons dormir sur nos deux oreilles sans avoir peur que la MSR se casse une fois de plus.
On se réveille excité comme jamais. Aujourd’hui s’annonce comme la journée la plus intense en rapides. On commence directement par un classe II. Ensuite on enchaîne notre premier classe IV, une section bien musclée qui remplit bien nos rafts de flotte.
Arrivé au classe VI, on dégonfle nos rafts et le contournons par la rive gauche. Il n’est même pas midi, nous avons super bien avancé ce matin et mangeons face à cette belle machine à laver. Il fait magnifique, pas un seul nuage dans le ciel. On devra même mettre de la crème solaire aujourd’hui! Un miracle en Laponie.
La journée continue, tout s’enchaîne parfaitement, on s’amuse comme des fous. Entre deux rapides, Nico sort son harmonica sur l’eau et nous offre une beau moment hors du temps. On arrive vers 17h00 à une cabane non gardée. Le coucher de soleil derrière nous est magnifique. La cabane est cosie avec son poêle à bois et son vieux plancher à l’odeur de feu de bois. Nous nous réjouissons de passer une soirée hors de nos tentes et de pouvoir profiter de la chaleur d’une cabane.
Après le repas, nous profitons du ciel totalement clair pour faire quelques photos du magnifique ciel étoilé qui nous entoure. Nous remarquons vite des lumières assez étranges sur les photos. Serait-ce des aurores boréales? Quelques minutes plus tard, le spectacles est grandiose. Un magnifique spectacle d’aurores boréales s’offrent à nous, un moment magique ou 6 gamins s’extasient comme des enfants. La Laponie c’est magique!
JOUR 9 ET 10 – La cabane magique
Nous nous réveillons dans la petite cabane de Riekkhu ou nous avons réussi à mettre nos 6 matelas à l’intérieur. Depuis hier, nous avons du réseau, et même de la 3G. Après avoir été voir différents sites météo, nous nous sommes vite rendus compte que 2 jours de très mauvais temps arrivait. Nous nous sommes mis d’accord pour faire une pause aujourd’hui. Nos corps ont été mis à rude épreuve pendent ces derniers jours et une journée de pause peut nous faire du bien. Un repos typique de Laponie où nous improviserons un sauna après avoir été nager dans la Kaitum.
La température à bien baissée aussi. Elle ne dépassera plus les 7 degrés dorénavant jusqu’à la fin du voyage. Nous nous occupons comme nous pouvons. Martin mange et vide la réserve de nourriture pendant que Max essaie de nous pêcher quelque chose. Le soir, nous passons des heures à discuter de la suite. Est-ce que l’on repart le lendemain dans la pluie pour atteindre l’autoroute? Ou bien on attend encore un jour de plus pour profiter de la belle journée d’après demain pour rejoindre Kaitum.
Kaitum est notre retour alternatif. Un train s’arrête dans cette petite ville et va directement à Kiruna. Ce qui est sur c’est que si nous ne partons pas demain, nous ne pourrons jamais arriver à temps à l’autoroute, faire du stop et arriver à temps pour prendre notre avion. Après de nombreuses discussions, nous décidons de rester un jour de plus dans cette petite cabane de 8m2. Cette idée ne nous enchante pas mais est surement la décision la plus censée.
JOUR 11 – Derniers jours en Laponie
Dernier jour sur la rivière Kaitum. Comme annoncé dans le bulletin météo, une belle journée s’annonce. Avec la pluie des derniers jours, le niveau de l’eau a bien monté. On s’attaque à notre dernière journée de raft. Ce soir nous serons de retour à Kiruna et finirons notre expé en Laponie.
Nous nous mettons à l’eau et profitons des derniers rapides sur cette rivière. Dans le derniers méandres, le vent qui auparavant étant dans notre dos se retrouve face à nous. Nous sommes dans un rapide de classe I mais le vent est si fort qu’il faut se battre pour aller dans le sens du courant. Vers 16h00 nous arrivons à Kaitum. Le magasin de bonbons annoncé par Google Maps est bel et bien un mythe. Pas de bonbons en vue, comme aucune âme qui vive à l’horizon. Nous attendons le train pour Kiruna.
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