Tour du Mont Viso : randonnée de refuge en refuge

Le rendez-vous est fixé à 10h à la Roche Écroulée, au fond de la vallée du Guil, non loin de Ristolas. Après une présentation du groupe et une vérification du matériel, nous débutons notre progression en suivant le cours du Guil. Ce torrent de montagne, encaissé entre les versants boisés de mélèzes, nous accompagne sur les premiers kilomètres et nous plonge progressivement dans l’ambiance alpine.

Au fil de notre avancée, le paysage se transforme et s’élargit. La silhouette caractéristique du Mont Viso commence à apparaître au loin, marquant la direction de notre itinéraire. Nous pénétrons peu à peu dans la réserve naturelle du Mont Viso, un espace préservé au caractère sauvage marqué, où la fréquentation reste limitée.

L’itinéraire emprunte un sentier bien tracé, régulier mais soutenu, qui nous amène à gagner progressivement en altitude. Nous quittons la forêt pour évoluer dans un environnement plus ouvert, avec de larges points de vue sur la vallée en contrebas, que nous ne reverrons qu'à la fin de notre périple.

Après environ 700 mètres de dénivelé positif, nous atteignons le refuge du Viso, situé à 2 460 mètres d’altitude. Installé dans un environnement pastoral, en bordure d’alpage, il offre une atmosphère paisible propice à la récupération. Le gardien nous accueille pour un dîner savoureux préparé à partir de produits locaux dans une ambiance chaleureuse. Notre première nuit se passe en dortoir, dans une ambiance calme et montagnarde.

Nous pouvons avec ceux qui veulent, effectuer la montée au lac Lestio sans les sacs (aller-retour de 4 km, 100 m D+), pour celles et ceux qui souhaitent prolonger un peu la journée avec une boucle courte vers un site lacustre isolé.

Après une nuit en altitude et un petit-déjeuner pris au refuge, nous reprenons notre progression en direction du col de la Traversette, à 2 947 mètres d’altitude. Ce col marque la frontière entre la France et l’Italie et possède une particularité historique : un tunnel creusé au XVe siècle, surnommé le "pertuis", qui permettait autrefois de faire passer les troupeaux et les marchandises à travers la montagne. Nous pourrons emprunter ce passage ou franchir directement le col, selon les conditions et les envies du groupe.

En basculant côté italien, nous découvrons une nouvelle vallée d’altitude, ouverte et minérale. Il n’est pas rare d’y observer des bouquetins, souvent immobiles, profitant du soleil du matin sur les pentes rocheuses.

Un passage technique nous attend peu après : un tronçon un peu plus aérien, nécessitant vigilance et appui sûr. En fonction de la météo et du niveau du groupe, une variante moins engagée pourra être proposée.

Nous entamons ensuite la descente en direction du Piémont italien, ponctuée de plusieurs lacs d’altitude aux eaux limpides. Le sentier serpente entre les blocs rocheux, passe à proximité de petits névés résiduels et traverse des zones herbeuses qui marquent la transition vers notre refuge.

En fin d’après-midi, nous atteignons le refuge Quintino Sella, situé entre le Lago Grande di Viso et le Lago di Costagrande. Ce refuge italien offre un accueil chaleureux, dans une atmosphère typique, avec un dîner généreux.Un accueil à l'italienne comme on les aime nous attend ! Nous y passons notre deuxième nuit, entourés par le calme des hauts plateaux piémontais.

Nous quittons le refuge Quintino Sella après un petit-déjeuner face au Mont Viso. L’étape débute par un passage en terrain minéral : un vaste pierrier que nous traversons une bonne partie de la matinée. L’ambiance est austère mais spectaculaire, avec des vues dégagées sur les lignes de crête environnantes.

Au fil de la journée, nous évoluons dans un enchaînement de vallons et franchissons deux cols qui offrent chacun des panoramas étendus sur les vallées italiennes du Piémont. Cette portion de l’itinéraire est particulièrement riche en diversité écologique, entre zones rocheuses, prairies alpines et forêts de conifères.

La descente progressive vers la vallée de Pontechianale nous fait traverser des forêts de pins avant d’atteindre un hameau situé au bord du lac artificiel di Castello, où nous faisons une pause. Ce retour temporaire à un environnement plus humanisé marque une transition dans notre parcours.

Nous entamons ensuite la remontée du vallon de Vallanta, un itinéraire régulier qui suit le cours des torrents de montagne, alimentés par les nombreuses sources présentes tout autour. Le chemin serpente entre alpages et barres rocheuses, avec en toile de fond les hautes falaises qui encadrent le vallon.

Peu à peu, le refuge Vallanta se laisse apercevoir, niché dans un décor de montagne sauvage. Nous y passons la nuit, dans un environnement paisible, en bordure d’un lac glaciaire. La soirée se déroule au refuge, au chaud, avec vue sur les parois rocheuses qui dominent les lieux.

Pour cette dernière journée, nous quittons le refuge Vallanta en début de matinée et entamons l’ascension du col de Vallanta (2 810 m), point de passage entre l’Italie et la France. Le sentier, bien marqué, progresse régulièrement au cœur d’un environnement alpin, dominé par les parois rocheuses des pointes Joane et Gastaldi.

Arrivés au col, la vue s’ouvre largement sur le vallon français que nous avons remonté lors du premier jour. C’est un moment charnière de l’itinéraire : la boucle est bouclée et nous retrouvons un paysage désormais familier, avec en toile de fond la silhouette imposante du Mont Viso, qui nous aura accompagné tout au long de notre traversée.

Nous entamons ensuite la descente vers la Roche Écroulée, d’abord sur un sentier d’altitude puis à travers les forêts de mélèzes. La dernière partie du parcours se fait en douceur, le long du Guil, jusqu’au point de départ initial, que nous atteignons en milieu de journée.

Fin du séjour sur une note contemplative, après quatre jours d’immersion dans un environnement de haute montagne à la fois sauvage, préservé et varié.